Deux semaines dans le Southland : la vie à la ferme
Notre nouveau travail dans la ferme de moutons
La dernière fois qu'on vous a écrit, on était à Ohai dans la région du Southland. Pour être honnêtes, on n'a pas beaucoup avancé : depuis le 21/11 on est à Lumsden, un petit village 70 kms plus au Nord. On y a trouvé un nouveau travail (HelpX) dans une ferme de moutons, où on a prévu de rester deux semaines (jusqu'au 05/12).
On loge dans une famille de "farmers" composée d'Angus (le papa), Debra (la maman), Henry, Thomas et Nicholas (les trois garçons de 12, 11 et 7 ans). Depuis notre premier jour chez eux, on se sent comme à la maison. Debra est une excellente cuisinière: depuis qu'on lui a dit qu'en France on mangeait des desserts à tous les repas, elle nous prépare presque tous les jours des gâteaux (et son "banana bread" est à tomber par terre). On partage les repas avec la famille, et on leur a d'ailleurs concocté un "menu français" (galettes bretonnes, crêpes et tarte au citron) qu'ils semblent avoir beaucoup apprécié. On partage de longues discussions avec eux, au cours desquelles on apprend de nombreuses choses sur la culture kiwie. Bon, parfois on est un peu perdus et on croit avoir compris mais en fait non, c'est bon pour notre anglais ! Par exemple, on a découvert que les enfants apprennent le maori à l'école. Ils ont tenté de nous enseigner quelques mots, sans succès (on a assez de mal comme ça avec l'accent kiwi pour commencer notre apprentissage du maori...). Tout ça pour vous dire qu'ici on se sent vraiment super bien, et c'est d'ailleurs pour cela qu'on a décidé de rester deux semaines au sein de cette famille formidable. La ferme des Cowie appartenait aux parents d'Angus. Il s'agit d'une exploitation de 1000 hectares consacrée à l'élevage de moutons (vendus pour leur viande). Il y a 5000 moutons et 1000 agneaux au total, mais aussi des vaches, des poules, des chiens de berger, et un chat (trop mignon +++).
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, le cadre est vraiment idyllique: la ferme donne directement sur les montagnes enneigées (c'est d'ailleurs assez inhabituel pour la saison). Angus élève donc ses moutons pour leur viande, mais il vend aussi leur laine. Il nous a expliqué qu'à l'époque de son grand-père, la vente de laine était extrêmement rentable: en un an, elle rapportait quasiment de quoi s'acheter une nouvelle ferme ! Aujourd'hui ce n'est plus du tout le cas, et la laine ne représente que 10 % de son activité. Ce qu'Angus préfère dans son métier, c'est le moment de vendre les bêtes: c'est vrai que ça doit donner le sentiment d'avoir accompli quelque chose, puisqu'ils s'occupent des moutons depuis leur naissance ! Depuis notre arrivée ici, c'est incroyable le nombre de choses qu'on a pu apprendre... Notre premier travail en tant qu'apprentis fermiers, ça a été de vermifuger les "lambs" (agneaux). On a donc dû monter un couloir de barrières avec deux différents couloirs (un pour la maman / un pour l'agneau) afin de pouvoir les attraper et les traiter à l'aide d'un énorme pistolet. Autant vous dire que c'était du sport ! Déjà, ça a très mal commencé: on ne savait pas très bien comment s'y prendre pour monter les barrières, on ne comprenait pas très bien ce qu'on devait faire ... trop d'émotion, Simon finit par se vautrer par terre au milieu de toute cette agitation. Après coup, on peut dire que ça a été un beau fou rire ! Le traitement des lambs a été très physique (surtout pour Simon qui devait leur injecter le médicament et donc les soulever, les attraper ou les maintenir). Léa était chargée d'attraper les agneaux au vol car ils sautaient tous au-dessus des barrières ... la dream-team du vermifuge ! Au total, on a manipulé 1000 agneaux dans la journée: autant vous dire qu'on était épuisés ! Ci-dessous l'une des seules photos que nous avons pensé à prendre, accompagnée d'explications.
On n'a pas tondu les moutons nous-mêmes: c'est très complexe et délicat. Même Angus ne le fait pas lui-même, il fait appel à toute une équipe de "shearers" qui viennent à la ferme pour la journée. Il nous a gentiment proposé d'y assister et nous a expliqué tout un tas de trucs très intéressants. Un bon "shearer" peut tondre jusqu'à 400 bêtes par jour. La laine qui est récoltée peut avoir différents usages: celle d'Angus sert principalement à faire des tapis, etc. Il nous a expliqué que la qualité dépend du nombre de petites "vagues" que l'on peut observer sur les fibres de laine. Certaines sont d'une qualité exceptionnelle parce qu'elles sont très finement ondulées: c'est le cas de la laine de mérinos (une espèce de mouton particulière), qui peut valoir jusqu'à 1 million d'euros la botte ! Comme vous pouvez le voir, la tonte est vraiment un exercice impressionnant. On dirait que le shearer danse avec le mouton ! Il faut savoir que la manière dont il le tient sert à la fois à le tondre le plus rapidement possible, mais également à apaiser le mouton (qui ne panique pas). Un dernier petit truc que nous a appris Angus: lorsqu'on touche la laine, on sent comme une sensation "huileuse"; il s'agit de la lanoline, une huile aussi utilisée pour fabriquer des cosmétiques. Cette journée à la ferme nous a vraiment passionnés et on était vraiment heureux de partager ce moment avec lui. Le point super positif avec Debra et Angus, c'est qu'une fois qu'on a travaillé ils nous laissent vraiment libres de visiter la région. Et ça tombe bien, puisque le Southland est vraiment magnifique: sauvage, montagneux, avec de nombreux lacs et de belles balades à faire. Toute la famille et les amis nous conseillent des endroits à silloner avec notre van. On va essayer de vous emmener avec nous grâce à quelques photos.
Le Mavora Lake se trouve à 45 minutes en voiture de Lumsden. Le temps n'était pas très clément (pluie fine et brouillard), mais on a trouvé que ça rendait l'endroit encore plus magique. En allant à Gore (une des villes du Southland que nous n'avions pas encore visitée), on s'est arrêté au Dolamore Park pour y faire une petite balade. Au programme, une vue magnifique sur les plaines de la région.
Le meilleur pour la fin: Queenstown ! C'est vraiment la ville de Nouvelle-Zélande que nous avons préféré depuis le début. Tout d'abord, la route pour y arriver est superbe: on a longé le lac (il faisait beau et l'eau était d'un bleu magnifique).
Queenstown est une ville très vivante, mais aussi très touristique (ça nous a fait un choc après avoir traversé le No man's Land) ! Il y a beaucoup de choses à y faire, et notamment du saut en parachute et des balades à cheval autour du lac. Autant vous dire qu'on y réfléchit très sérieusement pour la suite de notre aventure. On pense d'ailleurs passer Noël à Queenstown: on sera contents de pouvoir rencontrer du monde pendant les fêtes. On repart Lundi de Lumsden, et on poursuivra notre route un peu dans les terres (dans les environs du Lac Tekapo, de Wanaka, etc.). Nous reviendrons ensuite dans la région de Te Anau, qui est le point de départ de la Kepler Track, une randonnée de 3 jours qui fait partie des 9 "Great Walks" (Grandes Randonnées) de Nouvelle-Zélande. On a prévu de faire la Kepler Track du 12 au 15 décembre: c'est donc un nouveau défi qui nous attend. On vous racontera tout promis !! D'ici là on vous a mis quelques photos. A très vite, Léa & Simon Article publié le 01/12/2016.La Cowie Family: notre plus belle rencontre depuis notre arrivée en Nouvelle-Zélande
La ferme
Notre job: des tâches très variées
Le "lamb drenching" (c'est-à-dire vermifuger les agneaux)
Le "shearing" (la tonte des moutons)
Ce que l'on a découvert et visité en parallèle de notre travail à la ferme
Mavora Lake
Dolamore Park
Queenstown
Nos photos :