Parcourir 5 640 km en Transsibérien
Le Transsibérien n'est pas un train à proprement parler mais une ligne ferroviaire, qui relie Vladivostok à Moscou. C'est la plus longue au monde : 9 288 km au total, elle traverse sept fuseaux horaires ! Les trains ne sont pas des TGV, leur vitesse moyenne est de 60km/h. Les trajets sont longs, trèèèès longs (jusqu'à 22 heures pour nous). On a voyagé en troisième classe (dite "platskart" en russe), dans laquelle on trouve 54 lits par wagon. On était un peu serrés mais c'était quand même confortable !
L'organisation des trains en Russie est un peu différente de ce que l'on connaît en France. Chaque wagon est géré (ou plutôt tenu d'une main de fer) par une "provodnitsa". Elle sont responsables de l'intendance, de la distribution des draps et d'informer les voyageurs lorsque leur arrêt approche. Elles ont souvent l'air sévère et recadrent les passagers au moindre écart. Elles nous impressionnaient beaucoup dans leur joli uniforme de la RZD (SNCF russe). Mais que l'on se rassure : en voyant qu'on était étrangers, elles nous évitaient soigneusement pour ne pas avoir à nous parler... Comme vous allez le découvrir dans cet article, on n'a pas été séduits par l'accueil des russes. On partait pourtant motivés et sans aucun a priori : on avait appris à lire et écrire le cyrillique, les formules de politesse russes, l'histoire du pays ... Sans généraliser, les russes qu'on a rencontré n'ont pas fait beaucoup d'efforts pour se faire comprendre. Malgré notre incompréhension évidente, ils continuaient à parler dans leur langue, et abandonnaient dès qu'ils s'impatientaient. Quand on était perdus ou que l'on demandait de l'aide, les passants que nous interpellions nous ont presque tous envoyé sur les roses. Voyager en Chine, c'était du gâteau à côté ! Peut-être que nous n'avons pas eu de chance au cours de ce mois passé en Russie, mais tous les clichés (racisme, xénophobie, homophobie, alcoolisme) se sont malheureusement vérifiés pendant notre séjour. On est vraiment tombés de haut, du coup on a essayé de comprendre. Ca nous a pris du temps, car à chaud on était vraiment contrariés. Accrochez-vous, voici une notice explicative de l'attitude russe (on rigole bien sûr, 1 mois n'est pas suffisant pour obtenir tous les codes d'un pays ...) ! Le sourire : le cliché est vrai, les Russes ne sourient pas ... aux inconnus ! Ils se sourient entre eux, mais on a eu le sentiment que ça ne se "faisait pas" de sourire à quelqu'un que l'on ne connaît pas. Après quelques recherches, on a appris qu'en effet c'était une attitude trop familière, que ça faisait un peu hypocrite et qu'en plus, ça donnait l'air bête (on vous dit pas l'image qu'on a donné de la France à sourire comme des idiots). L'accueil des touristes : les Russes parlent très peu anglais (même chez les jeunes c'est rare). Ils ne font pas d'effort pour se faire comprendre, ne montrent aucune curiosité voire de la méfiance envers les étrangers ... Mais pour leur défense, l'histoire récente du pays est vraiment difficile. La période soviétique a maintenu la population complétement isolée du reste du monde. La paranoïa de leurs leaders les a conduit à se méfier naturellement de l'autre, de l'inconnu. Aujourd'hui, les Russes essayent de se reconstruire. Ils se reconnectent petit à petit au monde extérieur, et accueillent de plus en plus de touristes. Mais ça leur prend du temps d'apprendre à nous décrypter ! L'alcool : oui, les russes boivent BEAUCOUP. Les pintes de bière au petit-déj, les effluves de vodka quand quelqu'un nous dépasse dans la rue ... ce n'est pas un mythe ! Mais tout comme en Mongolie, on a ressenti qu'ils n'avaient pas le même rapport à l'alcool que nous. Jusqu'à récemment, la bière n'était pas considérée comme de l'alcool. La vodka sert à se réchauffer, à aider à s'endormir aussi. Dans le transsibérien, une Russe nous racontait qu'en voyage en Suisse, on lui avait servi un verre de vin : elle ne comprenait pas pourquoi ses amis Suisses avaient mis 1h à le boire tout en discutant. Pour elle, ce n'était pas "efficace" comme façon de boire ! Vu comme ça, le tableau peut sembler assez noir. Mais il y a quand même eu du positif dans notre séjour en Russie ! On a découvert une culture radicalement différente de la nôtre, on a rencontré quelques Russes adorables avec qui on a pu vraiment discuter et on a vu des lieux mythiques (le lac Baïkal, Moscou, Saint-Pétersbourg). On voulait simplement insister sur le fait que la Russie n'est pas un pays où il est facile de voyager. C'était un peu un parcours du combattant ! Avant de nous rendre au lac Baïkal, on s'est arrêtés à Oulan-Oudé, en Bouriatie. On avait toujours un petit sentiment d'Asie puisque cette région est fortement influencée par la Mongolie toute proche.
On a ensuite passé quelques jours au bord du lac Baïkal, un endroit mythique ! Il s'agit du plus grand lac d'eau douce au Monde (en superficie, il est plus grand que la Belgique !). Il comporte même une île, l'île d'Olkhon. On s'y est trouvé un petit coin de paradis, dans une jolie cabane en bois.
Le lac Baïkal est un lieu emprunt d'énergies propices au chamanisme. On peut y voir de nombreux rubans de toutes les couleurs, noués au moment de la prière. On a même pu voir des Russes y faire des incantations, face au lac qui ressemblait plutôt à l'océan.
L'eau du Baikal est réputée pour sa pureté et ses vertus rajeunissantes (quiconque s'y baigne gagnerait 7 ans de vie !). Chaque année au mois de janvier, les orthodoxes russes viennent y faire un plongeon (on vous laisse imaginer la température). Bon, on n'a pas eu ce courage car il faisait beaucoup trop froid !!!
Après le lac Baikal, on a entamé la traversée de la Sibérie en s'arrêtant dans trois villes : Krasnoïarsk, Novossibirk et Iékatérinbourg. Pour être honnêtes ça ne respirait pas le bonheur... on a trouvé l'air pollué et l'ambiance un peu morose. On a tout de même pu voir de jolis bâtiments et de nombreuses oeuvres de street art (art de rue).
La ville de Iékatérinbourg est chargée d'histoire puisque c'est ici que le dernier tsar de Russie Nicolas II et sa famille ont été exécutés en 1918 (ce n'est pas si vieux que ça !). L'Eglise-sur-le-sang-versé y a été construite pour leur rendre hommage.
Nos différents trajets en train nous ont permis de voir le paysage de la région : la taïga (forêt de bouleaux). Au kilomètre 2102 du transsibérien nous avons quitté la Sibérie pour entrer en Europe. On se sentait tout à coup plus proches de la maison ! On attendait beaucoup de notre passage à Kazan et on n'a pas été déçus ! Cette ville est la capitale de la République du Tatarstan (une région de Russie). Les Tatars sont les descendants des armées mongoles de Genghis Khan. Kazan est baignée par la Volga et la ville est célèbre pour son Kremlin (qui signifie "forteresse", en russe) et ses influences musulmanes. Comme partout où nous sommes passés en Russie, on trouve à Kazan beaucoup de magnifiques bâtiments religieux. La plupart ont été détruits au cours de la période soviétique, puis reconstruits récemment.
Les russes raffolent de théâtre, d'opéra et de ballet ! On a eu la chance d'assister à un ballet à Kazan. Et devinez-quoi ? la pièce qui se jouait ce soir là était française ! On en a pris plein les yeux.
A part le lac Baïkal, on n'était vraiment pas emballés par la Russie ... mais ça, c'était avant d'arriver à Moscou. Cette ville est vraiment incroyable ! Elle a un patrimoine historique et culturel très riche, et comme elle est plus touristique il était plus facile de s'y repérer. On vous la recommande vivement !
Des cathédrales et monuments historiques à tous les coins de rues, des cafés chaleureux (oui, parce qu'il faisait froid quand même !) et des musées passionnants. Même le métro moscovite était une oeuvre d'art ! Que ce soit à Moscou ou à Saint-Pétersbourg, on n'aura pas eu le temps de s'ennuyer une seule seconde.
On a eu la chance d'assister aux célébrations du centennaire de la Révolution russe d'Octobre 1917. C'est un évènement assez controversé que le Kremlin n'incite pas spécialement à fêter. Cette année, il y a d'ailleurs eu des manifestations de groupes d'extrême-droite russes qui ont été réprimés par la police à Moscou. Nous, on était à Saint-Pétersbourg pour l'occasion et on a pu assister à un magnifique feu d'artifice. C'était plus sympa !
La Russie a été pour nous assez difficile à apprécier après la générosité, le sourire et l'accueil mongol. Il nous a été très difficile de communiquer avec les russes, mais avec le recul on se dit qu'on a peut-être pas eu de chance ou que l'on ne s'y est pas pris de la bonne manière. L'histoire de ce pays est très intéressante, et on y a vu de jolies choses. On vous recommande le lac Baikal et les villes à l'Ouest du pays. Après plus de 5 640 km parcourus dans ce pays à travers 5 fuseaux horaires, on prend maintenant la route pour traverser l'Europe en 4 étapes (seulement!). Ca y est, on s'approche de la fin, notre prochain article sera le dernier puisque nous rentrons en France le 24 Novembre (dans 15 jours) ! A très vite, Léa & Simon Article publié le 08/11/2017.L'accueil russe
"Les Russes pour les nuls"
Le lac Baikal
Les villes de Sibérie
Passage au Tatarstan : la ville de Kazan et son mélange culturel
Moscou et Saint-Pétersbourg : les deux grandes villes les plus belles de notre voyage
Bilan d'un mois Russie
Nos photos :