Phnom Penh et l'île de Koh Rong Samloem
Après une petite semaine passée dans la capitale Cambodgienne, on a filé au Sud à la découverte de la zone côtière du pays.
La capitale du Cambodge : Phnom Penh
De manière générale en Asie du Sud-Est, les grandes villes n'ont pas beaucoup de charme. Malgré tout, on a bien aimé notre séjour dans la capitale du Cambodge. Ça nous a permis d'en apprendre plus sur la situation du pays et son Histoire.
Balade dans la ville
Phnom Penh est traversée par le Mékong. Les rives du fleuve sont agréables le soir, avec des bars et restaurants animés.
La ville regorge de jolis temples et bâtiments. Les rues sont également pleines de vie, c'est rigolo d'observer les locaux vaquer à leurs occupations dans un "grouillement" permanent !
Comme vous le savez peut-être déjà, le Cambodge a une Histoire récente très difficile. Entre 1975 et 1979, les khmers rouges, dirigés par le dictateur Pol Pot, ont mis le pays à feu et à sang. À l'époque, le Cambodge subissait déjà les conséquences de la guerre du Vietnam et était régulièrement bombardé par l'armée américaine. La population était épuisée et terrorisée. Elle a accueilli à bras ouvert le régime des khmers rouges, qui promettaient une "remise à zéro" du pays. Mais cette remise à zéro était à prendre au sens propre ... en arrivant à Phnom Penh, les khmers rouges ont prononcé l'annulation du calendrier de l'époque pour le faire commencer à l'an zéro. Tous les cambodgiens sans exception (enfants, vieillards, malades, handicapés, femmes enceintes) ont été contraints de rejoindre la campagne pour travailler dans les rizières jusqu'à 18h par jour. Beaucoup sont morts de faim, de maladies ou d'épuisement. Plusieurs catégories de personnes ont été distinguées: "l'ancien peuple" désignait la population vivant dans les zones rurales avant l'instauration du régime khmer rouge. Ces gens devaient participer aux travaux forcés mais leur traitement était un peu plus favorable. Le "peuple nouveau" désignait la population vivant en ville, les intellectuels et les étrangers. Les villes ayant été complètement vidées, ces personnes ont été envoyées dans les champs pour y travailler dans des conditions insupportables. Enfin, les "opposants au régime" : au début, cette catégorie regroupait peut-être de vrais rebelles. Mais petit a petit, tout le monde a été qualifié d'opposant ou de traître. Par exemple les intellectuels étaient considérés comme de potentiels espions : il faut savoir que le seul fait de porter des lunettes suffisait à être considéré comme un intellectuel. Tous ces prétendus opposants au régime ont été incarcérés dans des prisons, telle que la prison S21 à Phnom Penh. Ils y ont été torturés jours et nuits, jusqu'à ce qu'ils avouent de faux crimes. Leur dossier était alors complet et leur exécution pouvait être prononcée. La vie de ces milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ne valant même pas une balle, les khmers rouges leur assénaient simplement un coup derrière la tête avant de les jeter dans une fosse commune.
On a trouvé la visite de la prison très émouvante mais aussi très difficile. Dans chaque cellule, des milliers de photographies (avec de très nombreux enfants, qui étaient considérés comme des traîtres "par affiliation"...) permettent de mettre des visages sur ces personnes qui ont vécu l'horreur. Cette visite était selon nous indispensable pour mieux comprendre l'état du pays aujourd'hui. Le Cambodge a vécu une réelle remise à zéro. C'est encore frais dans la mémoire de chacun, car les rescapés du régime des khmers rouges sont toujours vivants aujourd'hui. Des familles entières sont en deuil et cherchent à se reconstruire. Cela prend du temps ! On a trouvé le contraste frappant avec la joie de vivre naturelle des cambodgiens. Ici les locaux sont très malicieux, toujours prêts à faire une blague, à vous taquiner (et vous arnaquer bien sûr si l'occasion se présente !). Si on ne s'y intéresse pas d'un peu plus près, on est loin de se douter de ce dont le pays est encore en train de se relever. On trouve aussi que les enfants d'ici sont très courageux : jamais une larme, jamais un caprice, ils sont élevés à la dure et sont autonomes dès leur plus jeune âge. Pour l'anecdote : en se baladant, on a vu deux jeunes enfants en train de faire des cachotteries. On s'est approchés, en se demandant quelle bêtise ils pouvaient bien être en train de faire... le plus jeune des deux s'était en fait transpercé la lèvre avec un hameçon de pêche (oui, les enfants pêchent tous ici, sans l'aide de leurs parents). Il ne pleurait pas, ne paniquait pas. Il se serait certainement débrouillé tout seul (en faisant un carnage, vu comme c'était parti) si on ne l'avait pas emmené chez le médecin. Comme a dit le docteur (un européen expatrié au Cambodge) : "si c'était arrivé à mon fils, ça n'aurait pas été la même histoire" ... Après avoir fait le plein de culture dans la capitale, direction le bord de mer ! On a commencé notre périple par l'île de Koh Rong Samloem, censée être un petit coin de paradis.
Mais après avoir vu les îles en Malaisie et en Thaïlande, il faut croire qu'on devient difficiles ! Koh Rong Samloem ne fait pas le poids : l'île est TRÈS polluée, comme le reste du Cambodge d'ailleurs (les campagnes sont jonchées de déchets). La pollution est telle qu'elle gâche le paysage, pourtant magnifique. En tous cas ça nous a vraiment empêché d'apprécier l'endroit.
On a quand même passé deux jours à profiter de couchers de soleil incroyables. On en a pris plein les yeux !
On se trouve à présent à Kampot, où on se plaît beaucoup ! On se dirigera ensuite vers la ville de Kep, où on va pouvoir se régaler de la spécialité locale : le crabe bleu au poivre vert. Un programme haut en couleur ! A très vite, Léa & Simon Article publié le 05/07/2017.Visite de la prison S21
La côte Sud cambodgienne et l'île de Koh Rong Samloem
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