Bornéo : une semaine dans le Sarawak

Ça y est, les choses sérieuses commencent ! On est arrivés à Bornéo. On savait qu'on allait être dépaysés, mais pour tout vous avouer on ne s'attendait pas à un choc aussi brutal : la chaleur, les gens, les odeurs dans les rues, les nombreux aliments qui nous sont complètement inconnus ... tous ces facteurs ont fait que notre arrivée sur l'île n'a pas été de tout repos. À tel point que les premiers jours, on était même incapables de dire si on aimait ou pas ce qu'on voyait : on était juste complètement à l'ouest ! Mais on commence enfin à s'acclimater (notamment grâce aux personnes géniales qu'on a rencontrées à notre auberge) et à vraiment apprécier l'ambiance.

L'île de Bornéo

Il faut dire qu'on n'a pas commencé par une destination des plus communes ! Bornéo est une île (la troisième plus grande au monde !) qui appartient à l'Indonésie pour la partie au Sud et à la Malaisie au Nord (c'est ici que se trouve la région qu'on a visité).

Kuching

Plus précisément, on est arrivés dans la ville de Kuching, dans la région du Sarawak. Ici, les gens sont adorables : toujours souriants, près à nous aider et à nous renseigner !

En arrivant ici, on a tout de suite ressenti que la population était composée de nombreuses communautés différentes, qui semblent cohabiter et se témoigner le plus grand respect. Il y a les malais musulmans, la communauté chinoise, la communauté hindoue, mais également les différentes tribus de l'île : les Iban, les Bidayuh, les Melanau ... Certains diront que la région manque d'une culture propre, mais nous on y a plutôt vu un exploit de faire vivre ensemble et en parfaite harmonie tous ces gens si différents.

La ville en elle-même est très jolie, même si en réalité on n'a pour l'instant aucun point de comparaison. Disons donc que cette ville est différente de tout ce qu'on a pu voir dans notre vie.

On a quand même été très choqués car la ville est très sale : des déchets jonchent le sol en permanence... c'est une vraie catastrophe et ça fend le coeur. Un endroit si beau est en train de devenir une véritable poubelle. La population locale ne semble pas du tout se préoccuper de la question écologique (c'est une chose, ils ont peut-être des problèmes plus urgents à pallier), mais ne semble pas non plus être dérangée par le fait de vivre dans ses propres ordures. Il paraît qu'on va devoir s'habituer, car c'est comme ça dans de nombreux endroits d'Asie du Sud-Est !

Une chose est sûre en tout cas : Bornéo n'est pas assaillie de touristes ! On était seulement 4 personnes non-malaises dans l'avion, et bien qu'on ait rencontré des voyageurs en nous baladant, on se sentait quand même un peu seuls parmi les locaux. Tant mieux, c'est aussi ça qu'on recherchait !!

Bako National Park

Bornéo est réputée pour sa biodiversité extrêmement riche. C'est clair que sur ce point on n'a pas été déçus ... On s'est rendus au Bako National Park, une réserve naturelle à 1h de Kuching. Nous y avons passé deux jours avec Eva et Rémy, deux belges super sympas qu'on a rencontré à l'auberge de jeunesse. Le trajet en lui-même était très joli parce qu'on accède au parc en bateau !

La star de ce parc, c'est un singe qui s'appelle le nasique. Le pauvre, il n'a vraiment pas un physique facile ! Un nez énorme, un gros ventre, et une allure un peu gauche quand il se déplace de branche en branche ... On a a peine eu le temps de descendre du bateau qu'on a entendu du bruit dans les feuillages : deux nasiques étaient en train de prendre leur petit-déjeuner !

Dans ce parc, on a pu faire notre premier trek dans la jungle. Rien à voir avec les randos qu'on avait l'habitude de faire. Ici le climat est tropical, et la chaleur humide est étouffante. Mais se retrouver dans la jungle, c'est vraiment une expérience en soi : les bruits d'oiseaux exotiques, la végétation, les plantes carnivores ... On n'est pas près d'oublier ces deux journées !

On a pu profiter de vues magnifiques sur les plages environnant le parc. Attention, il n'est pas question de s'y baigner : elles sont infestées de crocodiles !

De retour de balade, on a la chance d'assister à un spectacle incroyable : pleins de singes d'espèces différentes se sont réunis autour de notre campement ! Des nasiques bien sûr, mais aussi des singes gris (silver leaf monkeys) qui se sont vite fait chasser par des macaques chapardeurs !!

Des mamans avec leur bébés, des jeunes qui se bagarrent entre eux, des vieux singes fatigués ... tous étaient en totale liberté et se donnaient en spectacle. On était en plein rêve !

Le soir, on a pris notre courage à deux mains et on s'est inscrits à une expédition de nuit avec nos deux amis belges. Le guide malais (en short et en Crocs) nous dit bien de porter des vêtements couvrants : la nuit, les insectes et les reptiles sortent de leur cachette ! Il connaissait le parc comme sa poche et avait un oeil de lynx (capable de repérer des insectes de moins d'1 cm dans le noir ... chapeau !). On s'est sentis tout de suite entre de bonnes mains. Pourtant on en a vu des choses dégoutantes : un scorpion, une tarentule, des serpents enroulés dans les arbres, des lézards, des araignées de toutes les couleurs et tailles, des phasmes, des champignons phosphorecents ... on a même vu une grenouille verte minuscule (elle mesurait un centimètre), qui semblait trop mignonne et qui pourtant était venimeuse !!

Le centre de réhabilitation de Semenggoh

Dans la région du Sarawak, il existe également un centre de réhabilitation qui vise à remettre dans la jungle des orang-outans qui étaient auparavant en captivité. En malais, orang-outan signifie "l'homme de la forêt". Il faut savoir que Bornéo est le seul endroit au monde (avec l'île du Sumatra) où il est possible d'observer ces primates dans leur habitat naturel !

Il existe plusieurs phases de réhabilitation : on apprend d'abord au jeune singe à se suspendre aux branches, à trouver sa propre nourriture, à cohabiter avec ses pairs ... Pendant la saison "creuse" (lorsqu'il y a peu de fruits dans les arbres), le personnel du centre dépose des fruits deux fois par jour dans la jungle de 600 hectares, où les orang-outans se baladent en toute liberté. Ce n'est cependant pas le cas pendant la saison des fruits, où il est donc peu probable de les apercevoir.

Au bout d'un certain temps, les singes ne se présentent plus à l'heure des repas : ça signifie que la mission est accomplie, ils sont redevenus sauvages ! La réserve est également dotée d'un centre de recherche sur ces animaux fascinants: chaque individu est suivi tout au long de son parcours. Ils portent chacun un nom, ont un carnet de santé... et même un certificat de naissance et de décès !

Lorsqu'on s'est rendu à Semenggoh, le guide nous a averti qu'on ne se trouvait pas dans un zoo et qu'on n'était aucunement assurés de voir les orang-outans. On se trouvait sur un poste d'observation, à l'écart de l'endroit où étaient déposés les fruits. On a attendu ... 10, 15, 20 minutes ... pas le moindre signe de leur arrivée. On était partagés entre la déception de ne pas en voir et la satisfaction de ce dire qu'aujourd'hui, ils avaient réussi à se nourrir tout seul.

Quand tout à coup ... On les a vu arriver, en silence. Finalement ils avaient un petit creux ! Ils ont une façon incroyable de se déplacer, et sont à la fois très agiles et très las. Ils sont capables de casser les noix de coco à mains nues, comme si ça ne leur demandait pas le moindre effort.

Une maman et un jeune singe se sont approchés ! Très expressifs, ils nous regardaient tout en continuant à crapahuter sur les lianes.

Juste derrière nous, une autre maman arrive avec un nouveau-né accroché à son ventre : il a les cheveux en pétard !

En tout cas, on n'est pas près d'oublier ce qu'on a vu à Bornéo. Cette île regorge vraiment d'une faune et d'une flore fascinante. On y a fait de super rencontres qui nous ont encouragées dans la suite de notre voyage en Asie. On vous laisse avec quelques photos de nos derniers jours sur cette île, puisqu'on a décidé de limiter notre séjour à Bornéo à la région du Sarawak et de passer à la prochaine étape de notre périple : la Malaisie péninsulaire ! Et on peux déjà vous dire que ça à l'air génial.

A très vite,

Léa & Simon

Article publié le 10/04/2017.